Collection(s) : Fonds proses
Paru le 10/05/2013 | Broché 159 pages
Un narrateur adulte emprunte à l'enfant qu'il fut son regard, encore vierge et pur, pour retrouver ses eaux d'origine :
Je la revois encore aujourd'hui, gracile, riant, barbotant de toute sa joie dans le petit lac salé, à droite des sources d'où jaillissent les torrents qui font le fleuve.
- Elles sont froides, a-t-elle dit en berbère, à propos de l'eau, toujours plurielle dans sa langue.
Au gré des remous, il revoit des femmes libres tomber petit à petit sous la coupe d'hommes maniant un discours descendu du ciel, définitif, inaltérable, chargé de mises en garde et surtout d'hypocrisie. Les belles eaux limpides qui arrosent le Maroc depuis les hauteurs de l'Atlas se chargent d'humeurs pathogènes, de brumes aveuglantes et de vacarmes guerriers.
L'auteur, qui a rendu hommage à la constance de Lalla Zoulikha dans L'autre juive, salue, dans ce nouveau roman, le combat des femmes des montagnes nord-africaines contre l'avilissement de leur culture.
Saïd Sayagh
Poète, romancier, calligraphe, historien, il est également agrégé
d'arabe et enseigne à Montpellier. Ses premières calligraphies, ses
poèmes comme ses romans, naissent dès l'adolescence. Il a publié en
2009, en arabe et en français, aux éditions Ibis Presse L'autre juive.
Il a traduit des poètes dont Mahmoud Darwish, Michel Eckhart-Elial,
Salah Al Hamdani...