Paru le 15/04/2003 | Broché 69 pages
«Le mouvement va du bas vers le haut. Ça se déploie lentement, comme si la perte de soi suivait une stratégie secrète et profonde. Une stratégie du fond du gouffre. Un gouffre enfin généreux.
Elle se pare alors de son sourire pubère qui la déforme et la gobe tout d'une pièce, ses mandibules se repliant sur elles-mêmes.
Elle prend la forme des stigmates et la forme la prend à son tour. Vera n'est plus que son sourire. Elle glousse un peu. On dirait qu'elle va pondre un oeuf. C'est la première phase du travail.»
Etre Vera ou tout dire d'une femme sans rien dévoiler d'elle. On sait que Vera s'épile les sourcils au-dessus du lavabo, qu'elle écoute de la musique mais pas la radio et qu'elle porte mal son nom. Qu'elle porte mal en général. Ou qu'elle opère dans la chambre des malformations, se maquille dans la chambre des extases et que l'eau dans laquelle elle se baigne prend toujours les reflets du crime. Voici que l'indescriptible est soulevé... on s'arrête juste à la lisière. C'est repoussant, malsain, amoureux, et on ne peut que continuer à lire. Voire à relire, pour mieux saisir... qui est Vera?
Ludovic Flamant, ancien lauréat du Prix International Jeunes Auteurs, signe ici son premier roman