Collection(s) : Petite bibliothèque des idées
Paru le 06/02/2002 | Broché 257 pages
Tout public
traduit de l'américain par Pierre-Emmanuel Dauzat
Pour la première fois, George Steiner aborde ce que la pensée moderne doit à la «révolution du langage» amorcée au début du XXe siècle. Il montre comment les recherches linguistiques et biologiques modernes donnent de nouveaux éléments pour penser ce qu'il appellera bien plus tard les «grammaires de la création».
Se dessine aussi un Steiner plus personnel, apatride issu d'une famille de Juifs allemands réfugiés en France, puis à New York et en Angleterre. Plus frontalement encore que dans son autobiographie, il s'interroge sur son statut extraterritorial en évoquant quelques figures de proue de la littérature moderne : Beckett, Nabokov, Borges, qui tous trois ont écrit dans une «langue qui n'était pas la leur».
Dans un autre volet, il livre une méditation sur les rapports du mal et de la littérature, ferraille avec Sartre, affirmant qu'on ne saurait écrire un bon roman à la gloire de l'antisémitisme. C'est aussi pour lui l'occasion de s'interroger sur l'art de lire, sur la postculture et l'avenir du livre.
Traduit en français trente ans après sa publication en langue anglaise, Extraterritorialité marque un tournant essentiel dans l'œuvre de Steiner.
Philosophe du langage, critique littéraire et romancier, né en 1929 à Paris, George Steiner a enseigné à Princeton et a été professeur de littérature anglaise et de littérature comparée à Genève. Invité dans les universités du monde entier (même en Chine populaire !), il est professeur honoraire à Cambridge. Errata, son autobiographie récemment rééditée en Folio, a reçu en 1998 le prix Aujourd'hui.