Collection(s) : Equitation
Paru le 18/04/2006 | Broché 299 pages
Tout public
préface Jean-Pierre Digard
Le monde du cheval était, par tradition, masculin. Aujourd'hui, les femmes représentent les trois quarts des licenciés de la Fédération française d'équitation.
L'étude de cette féminisation en abordé les aspects quantitatifs et qualitatifs, appréhendant ce phénomène comme l'indice de transformations profondes mais également comme un processus engendrant lui-même des transformations.
Elle s'attache à une triple inscription thématique: les études sur les femmes, la sociologie du sport et l'anthropologie de la domestication animale.
Amorcée à la fin du XIXe siècle, la féminisation des sports et des loisirs équestres débute par une révolution culturelle: le passage de la monte en amazone à la monte à califourchon. Bien que majoritaires de nos jours, les femmes ne sont pas présentes de façon homogène dans tous les domaines des activités équestres. L'observation des cavaliers «en selle» et «à côté du cheval» révèle une female attitude caractérisée notamment par la dimension sentimentale donnée à la relation à l'animal. Stimulée par la marchandisation des loisirs équestres, la diffusion des comportements féminins dans la culture équestre tend à rapprocher le statut du cheval de celui d'animal de compagnie, ce qui risque de compromettre son usage à plus ou moins long terme. Par ailleurs, la forme actuelle de l'équitation, en favorisant les attitudes maternantes et oblatives, contribue à la reproduction des schémas qui assignent les femmes à la sphère domestique et à l'«élevage» des enfants.
Instructrice d'équitation, membre de la commission pédagogique de la Fédération française d'équitation de 1997-2005, docteur de l'Université de Provence en anthropologie, Catherine Tourre-Malen est maître de conférences associé à l'Université Paris XII Val-de-Marne.