Collection(s) : Lumière classique
Paru le 15/12/2009 | Relié 727 pages
Public motivé
On a pu dire de la Lettre à l'Académie qu'elle marquait « l'apogée du sublime » à l'âge classique. Le terme apparaît dès les Dialogues sur l'éloquence : jeune prédicateur, Fénelon s'interroge sur l'efficace du discours et donc sur le plaisir (delectare) comme mobile à l'action, même vertueuse. Question qu'il ne peut alors résoudre, et dont les prolongements dans les écrits philosophiques et théologiques conduisent à explorer un deuxième massif d'occurrences : celles autour de la mystique et du pur amour. C'est de là qu'il faut partir pour, à travers les écrits de dévotion et de direction spirituelle, revenir aux enjeux mondains du sublime et lire à nouveau Les Aventures de Télémaque.
Résolument monographique, la présente étude inscrit Fénelon dans un mouvement plus vaste, qui voit le sublime passer de la culture oratoire antique à la modernité esthétique. Elle relève de l'histoire littéraire mais aussi de l'histoire de la spiritualité : sublime et mystique ont en commun de se tenir aux limites du langage.
François Trémolières est maître de conférences au pôle Métiers du livre de l'Université Paris Ouest Nanterre la Défense. Il a notamment publié les actes du séminaire du Pr. Ossola au Collège de France : Pour un vocabulaire mystique au XVIIe siècle (Milan, 2004), et dirigé la nouvelle édition de l'Histoire littéraire du sentiment religieux de l'abbé Bremond (Grenoble, 2006).