Paru le 15/04/2012 | Relié 167 pages
Tout public
préface Philippe Greisch, Jean-paul Vasset
Pourquoi ce Y à Ymagier ? Parce que Georges Delaw - comme il aima à transformer Deleau, son patronyme officiel, en Delaw - adopta parfois cette graphie originale, à la mode en son temps.
Remy de Gourmont (1858-1915) opta, lui aussi, pour le Y... Il intitula sa revue consacrée à l'art populaire, aux images d'Épinal, aux images d'almanach : L'Ymagier. «Raison d'esthétique, ce Y, disait-il. Lys décore mieux que Iis.»
Et pourquoi encore Georges Delaw se déclarait-il Ymagier ou Imagier de la Reine ? Qui était donc cette Reine ?
Là, on s'est perdu en conjectures.
D'aucuns ont cru que c'était la Fantaisie... La Reine de la Fantaisie ! Cette Fantaisie évoquée et invoquée aussi par Rimbaud dans sa Bohême.
D'autres ont pensé à une femme lointaine, inaccessible. Sublime de beauté. Une Dame comme au temps des chevaliers...
Peut-être ! Mais elle était surtout, cette Reine, la rivière du pays de son enfance : la Semois (ou Semoy).
Georges Delaw le révèle dans L'Ardenne qui s'en va, dès l'abord. Son récit commence sur les hauts-plateaux de Bièvre : «Le pays est traversé par la ligne faîtière de partage Semois-Lesse. Ces deux Reines de la région déroulent au sud et au nord leurs sombres beautés.»
Ainsi - on le voit en découvrant sa vie, son oeuvre - la Semois aura été, pour Georges Delaw, comme un fil d'Ariane. Elle l'a toujours gardé relié, rattaché à son enfance, à son pays. À l'une et l'autre intimement mêlés.