Paru le 15/11/2015 | Broché 99 pages
traduit de l'italien par Virginie Ebongué | édité par Luigi Balice
« Un tas de gens s'installe confortablement dans une unité linguistique
supposée et une sclérose prématurée du caractère. On construit un
système de principes qui ne sont jamais intimement légalisés, et qui ne
sont autres qu'une abdication au mot, au concept verbal de forces, des
forces antagonistes servilement placées. Ainsi, le devoir, la morale,
l'immoralité et l'amoralité, la justice, la charité, le jour et la nuit, les
épouses, petites amies et amies, l'armée et la banque, le drapeau et l'or
états-unien ou moscovite, deviennent comme des dents ou des
cheveux, une chose acceptable et fatalement incorporée, une chose
que l'on ne vit ni analyse, car elle est ainsi, elle nous intègre, nous
complète et nous renforce »
(Julio Cortâzar)
À l'inverse, l'oeuvre de Carminé gagne sans cesse du terrain sur la banalité des lieux communs et des définitions, elle soustrait l'obscénité au règne incontesté de la pornographie et dessine une voie poétique subversive, où la tendresse sans contrepartie et la violence de l'amour total nous portent à saisir l'unité dans toute sa pluralité.
Ce livre a le pouvoir de ne pas se réduire à la facilité d'un cap, il préfère les errances de la pensée aux réponses zélées des employés modèles, il démonte les pratiques qui nous accoutument à la gymnastique de l'obéissance et le fait avec sensualité, en glissant une main entre les jambes du destin.
Carmine Mangone est né à Salerne (Italie) le 23 décembre 1967. Poète, penseur et critique des mouvements subversifs, il aborde l'écriture et la pratique de la subversion quotidienne après avoir découvert l'anarcho-punk et les écrits de Max Stirner, Lautréamont et Benjamin Péret. Dans sa vie, il a touché un peu à tout : plombier, apiculteur, squatteur, éducateur puis éditeur numérique pirate, il a également traduit en italien des textes de Benjamin Péret, Raoul Vaneigem, Maurice Blanchot, René Char, Antoine Artaud, Georges Bataille et bien d'autres.