Collection(s) : Sciences en questions
Paru le 28/10/2021 | Broché 78 pages
Tout public
conférence-débat organisée par le Groupe Sciences en questions en visioconférence, le 4 décembre 2020 | préface Raphaël Larrère
Pourquoi réussissons-nous à échouer avec autant de brio en matière de politique écologique ? Cet ouvrage éclaire les conditions d'impossibilité de la gouvernance de la biodiversité. L'auteur retrace le rôle de la notion de biodiversité et des sciences de la conservation dans l'affrontement idéologique des années 1980. La gestion des ressources devient le maître-mot, le développement durable un cri de ralliement pacificateur, et la nature une variable d'ajustement. C'est la disparition du contenu politique de la crise de la biodiversité. Il expose ensuite comment la crise de la biodiversité est privée de sa dimension écologique. Le vivant est considéré par les politiques de la nature comme un ensemble d'entités inertes qui se prêtent au tri, aux analyses coûts-bénéfices ou à la substitution. Ce double effacement, politique et écologique, participe à forger l'imaginaire d'une gestion globale de la biodiversité. Si le défi écologique demeure figé dans ce double effacement, il ne peut que réussir à échouer. Comment sortir de cette spirale mortifère et peu stimulante ? Cet ouvrage cherche à identifier les points à défendre pour rejeter ce modèle managérial de la crise écologique.
Titulaire d'un double doctorat en écologie et en philosophie Vincent Devictor est directeur de recherche au CNRS à l'Institut des sciences et de l'évolution de Montpellier. Il poursuit une recherche interdisciplinaire sur l'impact de la destruction des habitats, des pratiques agricoles ou du changement climatique sur la biodiversité. Il interroge l'articulation entre les connaissances scientifiques et les politiques publiques en matière de biodiversité. Il est lauréat en 2013 du prix La Recherche.