Paru le 03/11/2003 | Broché 206 pages
Professionnels
«Voilà l'ennemi!» en qualifiant ainsi Microsoft, le PDG de Sony est explicite sur sa vision de la concurrence. En déclarant: «Je vais au bureau comme à la guerre» celui de Gucci l'est tout autant. «Lutter jusqu'à la mort»... par cette bravade dont il est coutumier le patron de Danone décrit clairement son environnement.
Nous sommes tous impliqués dans ce qui est le premier conflit économique mondial. Les terrains de bataille sont différents des guerres d'antan, mais les axes stratégiques enseignés par les grands maîtres demeurent: regroupement de forces, économies de moyens, persévérance, commandement, communication. Le but reste celui défini par Clausewitz: «soumettre l'adversaire à notre volonté». L'adversaire aujourd'hui c'est le concurrent; il est partout. Mais qui tiendra «le dernier quart d'heure» celui qui permet d'arracher la victoire?
Dans ce monde ouvert, seules les entreprises américaines peuvent s'appuyer sur un État solide, déterminé à défendre exclusivement leurs intérêts. L'Europe est évanescente, la gouvernance balbutiante, la politique après des années d'échec d'étatisme, en voie de disparition. Ce déséquilibre est source d'instabilité, facteur d'incertitude.
L'incertitude qui est la cause permanente des guerres de la préhistoire à nos jours.
Si tu veux la paix, réhabilite la politique.
Jean-Louis Gombeaud est journaliste, conseiller pour les questions économiques de la Chaîne parlementaire «Public - Sénat».