Paru le 06/10/2018 | Broché 395 pages
Public motivé
Théoricien, stratège - ainsi qu'il s'est défini - cinéaste, acteur de ses seuls films, mémorialiste, révolutionnaire, membre du lettrisme (initié par Isidore Isou) et membre de l'organisation politique Socialisme ou Barbarie ; cofondateur de l'Internationale lettriste (1952-1957) et de l'Internationale situationniste (1957-1972), Guy Debord (1931-1994) a principalement aspiré à projeter sur ses productions les traits de l'exceptionnel.
D'abord intuitivement, puis avec une conscience maîtrisée, entouré de quelques compagnons ou seul, Guy Debord a convoqué une grande variété de visages et de récits exemplaires, de personnages de fiction et de figures historiques mythifiées. Il s'est projeté sur eux, s'y est recréé pour s'approprier leur puissance et leur prestige. Ainsi a-t-il réussi à façonner une statue d'encre et d'images qu'il a dressée devant ses contemporains comme devant les temps futurs.
S'intéresser à l'oeuvre de Guy Debord, c'est inévitablement examiner une partie de l'imaginaire européen et de ses sources. Pour cela, une place importante est ici accordée à des auteurs aussi différents que Kierkegaard, Feuerbach, Marx, Lautréamont ou Breton. Pour cela aussi, l'exploration de l'univers du cycle breton, du millénarisme, des sociétés secrètes, du messianisme révolutionnaire se révèle déterminante pour saisir les ressorts de la pensée exprimée par Debord et, par extension, pour saisir les mythes et les rites qui ont façonné les mouvements d'avant-garde.
Yalla Seddiki est docteur en Lettres modernes (Paris IV-Sorbonne). Publications : Lounès Matoub, Mon nom est combat (présentation et traductions), Paris, La Découverte, 2003 ; Kabylie, belle et rebelle (en collaboration avec le photographe Yazid Bekka), Paris, Non Lieu, 2006 ; Rimbaud is Rimbaud is Rimbaud (Rien de Nouveau chez Rimbaud), Paris, Non Lieu, 2018.