Collection(s) : Un territoire et des hommes
Paru le 22/09/2014 | Broché 192 pages
Public motivé
avant-propos de Jean-Marie Guillon | postface de Pascal Ory
Une communauté naturiste sur l'île du Levant
Né en Allemagne au XIXe siècle, le naturisme (qui prône un retour aux valeurs de la nature) se diffuse en France sous l'impulsion d'André et Gaston Durville, deux médecins parisiens. En 1918, ils éditent La cure naturiste, livre qui rencontre un certain succès. Le régime Durville propose de lutter contre le grave déséquilibre entre le corps et l'esprit généré par la modernité. Il préconise une meilleure alimentation (avec des aliments moins riches, moins de viande...), une exposition du corps à l'air libre et au soleil.
Cette doctrine psycho-naturiste est mise en oeuvre en 1928 sur l'île du Platais, à quelques kilomètres de Paris où est fondée Physiopolis, la cité du sport. Et en 1931, c'est sur l'île du Levant, la plus sauvage des îles d'Or au large d'Hyères, qu'est créée Héliopolis, la cité du soleil. À la recherche du paradis perdu, les pionniers construisent les premiers bungalows et s'organisent pour une vie quotidienne autonome avec une boulangerie, un bazar, une école...
La cité d'Héliopolis est devenue premier village naturiste de France et d'Europe. Les naturistes, vêtus de leur simple « minimum », y perpétuent cette quête d'une vie plus proche de la nature voulue par les frères Durville.
Julie Manfredini est professeur certifiée d'histoire-géographie, doctorante à Paris 1 CHS et doctorante associée à l'IREST.