Collection(s) : Grandes traductions
Paru le 02/05/2002 | Broché 568 pages
trad., préf. et notes Serge Niémetz
Par son ampleur, son ironie tendre, ses dialogues savoureux, son ton allègre et très personnel, Henriette Jacoby révéla au début du siècle l'écrivain berlinois Georg Hermann. Jusqu'alors inédit en français, ce roman, qui fut un immense succès en Allemagne, nous apparaît aujourd'hui comme un chef-d'œuvre de la littérature européenne.
«Il est quasiment inconcevable qu'on ait pu méconnaître jusqu'à aujourd'hui un pareil écrivain. La littérature allemande n'a guère d'équivalents.»
Tages Spiegel
«Les lumières et les bruits, les parfums et les couleurs, ce miracle des sens que fut Berlin n'est nulle part rendu avec tant d'évidence et de vie, nulle part il n'atteint une beauté aussi foudroyante que chez Georg Hermann.»
Die Welt
«Sens aigu de l'observation, style léger, humour, intelligence artistique - les critiques de son temps louèrent Henriette Jacoby qu'ils comparèrent aux Buddenbrook de Thomas Mann.»
Berlin Morgenpost
A travers l'histoire d'une famille de la bourgeoisie juive berlinoise au milieu du XIXe siècle, ce roman dresse le portrait d'Henriette, une jeune fille étouffée par l'étroitesse du milieu dont elle est issue. Contrainte par sa famille à épouser un homme de sa condition et à délaisser celui qu'elle croyait aimer, Henriette cède avant de se révolter. Elle trouve refuge chez le moins conformiste de ses oncles, mais se retrouve rapidement prisonnière de ses propres ambiguïtés et bientôt d'une passion inavouable.
Peinture satirique d'une bourgeoisie libérale allemande en déclin, ce «double» roman - à la fois sentimental et social - conjugue d'une manière singulière l'esprit juif et l'esprit berlinois.
Fort célèbre au début du XXe siècle, Georg Hermann fut une victime de l'Histoire. Né à Berlin en 1871, cet écrivain issu d'une famille de négociants juifs aisés connaîtra, après un immense succès, un sort tragique : très tôt persécuté par les nazis en raison de ses convictions pacifistes et de ses idées progressistes, condamné à s'exiler en Hollande en 1933 après l'autodafé de ses livres, il mourra en déportation en 1943.
Auteur d'une œuvre d'une «beauté douloureuse» selon Freud, cette figure marquante du milieu artistique berlinois, adepte d'un hédonisme éclairé, écrivit avec Henriette Jacoby son chef-d'œuvre.
Topographie intime de la société juive berlinoise, ce roman d'amour empreint d'une ironie douce-amère connut dès sa première parution, en 1906, une très grande popularité jusqu'à devenir un classique de la littérature allemande.
