Collection(s) : Ouverture philosophique
Paru le 16/05/2014 | Broché 269 pages
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Herbert Spencer, penseur paradoxal
Qui est Herbert Spencer, cet Anglais du XIXe siècle dont on ne sait plus trop s'il était philosophe, sociologue, pédagogue, ingénieur et journaliste, ou rien de tout cela ? Spencer est un penseur paradoxal. Par exemple, il conçoit une évolution avant la parution de l'Origine des espèces, mais cette évolution, dans laquelle il intègre la sélection naturelle, présente l'étrange particularité d'être finalisée. Méconnu, c'est pourtant à lui et non à Darwin que l'on doit l'expression de la survivance du plus apte. Au départ de cette expression, trouverons-nous chez Spencer une justification du socio-darwinisme et/ou du néolibéralisme ?
Cet ouvrage entend montrer comment la théorie spencérienne s'articule avec le socio-darwinisme : pourquoi ils sont fondamentalement incompatibles et pour quelles raisons historiques et conceptuelles il est possible de les assimiler.
Par ailleurs, en contrepoint de cet aspect critique et exégétique, ce texte propose de mesurer l'actualité de Spencer. En quoi Spencer peut-il nous éclairer sur l'ontologie du présent ? L'anthropologie spencérienne met en lumière un homme du futur dont la principale caractéristique n'est pas d'être le plus fort mais bien d'être pris dans une spirale de la sympathie.
Spencer emprunte cette notion de sympathie à Smith, et la confronte à toute forme de politique qui envisage une redistribution obligatoire des biens. En ce sens, Spencer est un penseur ultra-libéral. Mais, autre paradoxe, il évoque également la naturalisation de la sympathie. Que restera-t-il de la liberté dans un monde d'individus naturellement sociables ? Dans l'évolution spencérienne, la liberté d'être méchant disparaîtra... avec la liberté elle-même ?
Docteur en philosophie, François-Xavier Heynen est professeur dans l'enseignement secondaire et maître de stages à l'Université catholique de Louvain. Il anime également des ateliers de philosophie. Il livre dans ce texte le résultat des recherches de sa thèse sur Herbert Spencer.