Histoire des bibliothèques françaises. Vol. 2. Les bibliothèques sous l'Ancien Régime, 1530-1789

Fiche technique

Format : Relié sous jaquette
Nb de pages : 746 pages
Poids : 600 g
Dimensions : 22cm X 30cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7654-0968-7
EAN : 9782765409687

Les bibliothèques sous l'Ancien Régime, 1530-1789

chez Electre-Ed. du Cercle de la Librairie

Serie : Histoire des bibliothèques françaises. Vol 2

Collection(s) : Histoire du livre

Paru le | Relié sous jaquette 746 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Si on les compare à celles qui les ont précédées - les bibliothèques médiévales - ou à celles qui les ont suivies - les bibliothèques du XIXe siècle -, les bibliothèques de l'époque moderne expriment une spécificité manifeste. Quant aux objets qu'elles acquièrent et conservent, les bibliothèques de l'Ancien Régime sont bien sûr celles qui voient l'imprimé supplanter le manuscrit. Si les livres, et parmi ceux-ci les imprimés, dominent, ils sont aussi des espaces d'accueil d'une variété exceptionnelle d'objets, formant parfois un cabinet. La personnalité des bibliothèques d'Ancien Régime se marque aussi à travers leur fonctionnement. C'est à partir du XVIIe siècle que la fonction de bibliothécaire devient de plus en plus un métier, mettant en oeuvre quelque chose qui s'apparente à un savoir professionnel de plus en plus explicite et conscient de lui-même. C'est aussi à la même époque - et toutes ces choses se correspondent bien évidemment - qu'émerge, venu d'Italie et d'Espagne, le nouveau modèle architectural des bibliothèques qui, avec ses vastes galeries, ses larges ouvertures et ses rayonnages muraux, persistera jusqu'à la Révolution.

Cependant, par delà les objets conservés, le mode de fonctionnement ou la nature des bâtiments, c'est surtout par leur statut et leur destination que les bibliothèques de la période moderne expriment leur particularité. En effet, alors que les principales bibliothèques médiévales étaient d'abord des bibliothèques ecclésiastiques (d'abbayes, de couvents ou de collèges...) et dans une moindre mesure celles de puissants personnages, alors que les grandes bibliothèques du XIXe siècle seront en premier lieu des bibliothèques relevant de la puissance publique, celles de l'Ancien Régime sont avant tout des collections privées. Si les bibliothèques ecclésiastiques occupent encore une place non négligeable, notamment en tant qu'instruments d'accompagnement de la reconquête catholique, les bibliothèques privées prennent une importance qu'elles n'ont jamais eue et qu'elles ne retrouveront plus. L'intérêt parfois passionné qu'y mettent leurs propriétaires, les moyens financiers qu'ils y consacrent, l'audace, l'inventivité et le jugement dont ils font souvent preuve constituent autant de facteurs qui placent les grandes collections privées au premier rang. L'immersion de ces collections dans la société civile est d'autant plus forte que les principales bibliothèques privées (et nombre de grandes bibliothèques ecclésiastiques) s'ouvrent de plus en plus non seulement aux savants ou à des personnes «recommandées» mais à un large public : l'infléchissement vers la bibliothèque publique, que l'on pressent déjà chez Jacques-Auguste Ier de Thou et Richelieu, prend véritablement corps en 1643 chez Mazarin, s'affirme à partir de 1650 puis se répand sur l'ensemble du territoire tout au long du XVIIIe siècle.

Claude Jolly