Collection(s) : Le français, langue partenaire
Paru le 20/10/2010 | Broché 209 pages
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En 1817 s'ouvre à Saint-Louis du Sénégal la première école en français. Jean Dard, l'instituteur qui en est responsable, fait le choix d'apprendre d'abord à écrire et lire aux élèves dans leur langue, le wolof. S'ensuivront de longs débats, parfois polémiques, sur la place des langues africaines dans l'enseignement et le type de pédagogie à appliquer.
Près de deux siècles plus tard, les pays africains sont confrontés au même type de problèmes. Mais le français s'est en même temps « africanisé », il a pris des couleurs locales, tandis que certaines langues africaines s'imposaient comme langues véhiculaires et que d'autres étaient utilisées dans l'enseignement ou l'alphabétisation.
C'est cette histoire que retrace Louis-Jean Calvet, s'appuyant aussi bien sur l'analyse de documents d'archives que sur des enquêtes de terrain, brossant le tableau d'une langue désormais partagée, en copropriété, et évoquant ses possibilités d'évolution.
Linguiste de renommée internationale né en Tunisie en 1942, professeur à l'université de Paris-V (Sorbonne) et à l'université de Provence, Louis-Jean Calvet est spécialisé en sociolinguistique. Son essai fondateur Linguistique et Colonialisme (Payot, 1974) est à l'origine de tout un courant africain de linguistique. Il est l'auteur de nombreux livres consacrés à la théorie des langues et à la sémiologie, tels que Roland Barthes (Flammarion, 1990), Les Politiques linguistiques (PUF, 1995), Essais de linguistique (Pion, 2004), Le Jeu du signe (Seuil, 2010), ainsi qu'à l'analyse du discours politique (Combat pour l'Élysée, Seuil, 2006).