Paru le 22/07/2002 | Broché 214 pages
Public motivé
Sarah Plus, Patrick Huet, Gérard Noiriel et al.
Histoire et justice
Est-il enfin fini le temps où l'on parlait du « tribunal de l'histoire », où l'on voyait dans les guerres une justice à l'oeuvre ? Notre époque fait passer l'histoire devant le tribunal. Ainsi naît l'idée que les États ne sont pas les ultimes détenteurs de la légitimité, on songe à un arbitrage du droit qui transcende les guerres et les États. Cela passe par l'émergence de l'idée de crime contre l'humanité et la recherche de la responsabilité des chefs d'États.
Il y a là une modification très profonde de notre rapport au juste et à l'injuste, comme de notre rapport à l'histoire, et plus encore à la question du mal. Qui dit ce droit au nom de l'humanité ? Peut-on confier aux tribunaux la tâche d'écrire une nouvelle histoire officielle ? La vérité de l'historien et celle du juge sont-elles du même ordre ? Une histoire du point de vue du pardon est-elle possible ? Ces questions sont d'épistémologie aussi bien que de droit, mais elles expriment surtout que nous sommes en mal d'une justification du mal. Le procès peut-il avoir une portée métaphysique ?
Vérité historique et vérité judiciaire, l'histoire au tribunal et le tribunal de l'histoire, tels ont été les thèmes du colloque organisé par le Collège Supérieur sous la présidence de Pierre Truche. Le droit, l'histoire, la philosophie, mais aussi la théologie ou la critique littéraire, autant de disciplines sollicitées pour mettre au jour les promesses et les ambiguïtés de cette nouvelle approche de l'histoire.