Histoire, mémoire, patrimoine : du discours idéologique à l'éthique humaniste

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 424 pages
Poids : 1092 g
Dimensions : 18cm X 25cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7535-1132-3
EAN : 9782753511323

Histoire, mémoire, patrimoine

du discours idéologique à l'éthique humaniste

de

chez Presses universitaires de Rennes

Collection(s) : Art & société

Paru le | Broché 424 pages

Public motivé

18.00 Indisponible

préface d'Alain Cabantous | présentation de Jean-Yves Andrieux et André Lespagnol | édition critique établie par Jean-Yves Andrieux et Joseph Rio


Quatrième de couverture

Tout d'un coup, le patrimoine a tout envahi, qu'il s'agisse de la notion ou de l'objet. La notion, puisqu'on parle de patrimoine maritime, immatériel, naturel, génétique, etc. ; l'objet, puisque l'église et le château n'ont plus la cote, remplacés par la petite cuiller, dont parlait déjà André Malraux, le fléau à battre le blé, le moulin à tan, le vieux gréement, et bien d'autres articles d'un quotidien aujourd'hui disparu. Mais cette intrusion patrimoniale dans la société française ne fut ni spontanée, ni soudaine. En outre, elle ne date pas d'hier. Elle s'insère dans le rapport chaotique que la France et, plus généralement, les sociétés humaines entretiennent, de nos jours, avec le passé. Elle débouche donc sur le besoin d'histoire, souvent signalé dans notre pays, et sur une autre irruption, plus embarrassante encore : celle de la mémoire et, derrière elle, de l'identité.

L'activité patrimoniale est-elle de même nature que l'activité historienne, se demande François Chappé ? L'une serait-elle subjective, quand l'autre se pare des vertus de l'objectivité ? Rien n'est moins simple, répond-il. Tout dépend, en fait, du traitement que l'on fait subir aux traces du passé, et de l'usage que l'on assigne à la mémoire. Le discours historique diffère peu de la monstration patrimoniale, au fond, pour peu que l'historien, le conservateur du patrimoine, ou même le militant, le politique, s'assignent un objectif de vérité et soient conscients, chacun dans son domaine, des contraintes idéologiques qui pèsent, c'est inévitable, sur leurs choix et sur ceux du public. En somme, l'objectivité étant aussi inaccessible que l'humanisme est nécessaire, toute réflexion sur le passé devrait reposer sur une éthique, véritable idéal universaliste, dont l'auteur définit les contours, les limites, les ressources, et dont il explique qu'elle est le meilleur attribut du citoyen. Des choix que nous faisons, dit-il, dépendent la compréhension des sociétés par elles-mêmes - donc, la possible neutralisation des dérives nationaliste, autoritaire, populiste -, et le partage des cultures, sans lequel il n'est pas de société démocratique moderne.

Biographie

François Chappé (1947-2007) était maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Bretagne-Sud, à Lorient, lorsqu'il a rédigé ce livre testament, demeuré inachevé. Familier de l'histoire des littoraux, des gens de mer et des sociétés maritimes, il a étudié Paimpol au temps de la pêche en Islande (1880-1914) et occupé les fonctions de conseiller technique, chargé de la culture maritime, au cabinet du secrétaire d'État à la Mer (1991-1992). Ce texte, de haute tenue, condense la somme de ses réflexions d'historien et d'observateur des pratiques patrimoniales, en cours dans la France du dernier quart de siècle.