Historique, Jean-Antoine Raveyre : photographies

Fiche technique

Format : Relié
Nb de pages : 76 pages
Poids : 715 g
Dimensions : 31cm X 25cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-916373-48-5
EAN : 9782916373485

Historique, Jean-Antoine Raveyre

photographies

de

chez Ceysson-Editions d'Art

Paru le | Relié 76 pages

Tout public

25.00 Disponible - Expédié sous 6 jours ouvrés
Ajouter au panier

préface Yannick Boulard | introduction Alexis Jakubowicz


Quatrième de couverture

Essai d'Alexis Jakubowicz

Raveyre, Flash-Forward

Les images que Jean-Antoine Raveyre réalise après 2009 s'inscrivent dans le projet de Michael Fried, Contre la théâtralité : Du minimalisme à la photographie contemporaine. L'oeuvre inaugurale de son modernisme, si l'on peut dire, est un hommage à la peinture de Jackson Pollock, également célébré par Clement Greenberg. Avec The End (2009), reproduit en couverture, le photographe montre qu'il peut dans un espace euclidien satisfaire aux exigences de la frontalité. Rosalind Krauss a suggéré que la planéité des tableaux de Pollock était due aux entrelacs qui nient le rapport entre la figure et le fond, et empêchent la projection corporelle du spectateur. Les tableaux de Pollock offrent selon Krauss une impénétrabilité littérale. Jean-Antoine Raveyre produit le même effet en emmenant le dripping dans la profondeur d'un décor. Devant The End, il est presque impossible de savoir que les coulées de peintures sont réellement peintes dans les trois dimensions. Le photographe aurait pu obtenir ce résultat s'il avait projeté la peinture sur une plaque de verre et photographié la scène à travers. Il ne l'a pas fait car c'est un virtuose. Il bloque le regard du spectateur dans les conditions que demande la doctrine moderniste, mais résout la frontalité dans l'espace avec toutefois quatre exceptions méticuleuses : les projections, à bien y regarder, passent derrière le personnage, le globe sur l'étagère de gauche, le crâne et la clé à droite. Ces objets suspendus défient la théorie de Greenberg, qui exclut en principe la rencontre des arts. Pour le penseur du kitsch, la peinture et la sculpture ne doivent en effet reposer que sur des qualités particulières : l'une sur la planéité, l'autre sur le volume. Avec The End, non seulement Raveyre fait entrer la peinture dans l'espace de la sculpture, mais le fait à dessein photographique. Il contrevient aux prescriptions du modernisme et reproduit en même temps ses effets.