Paru le 14/10/2010 | Broché 114 pages
Identification
« L'ensemble de ce recueil pourrait se résumer en une phrase, qui se trouve dans la nouvelle éponyme Identification : " Dès que je me concentre sur un humain, je ne suis plus moi, je me transforme en lui ". L'auteur a une capacité d'empathie hors norme, et prête sa voix dans chaque récit à un personnage différent, par identification.
C'est peut-être pourquoi réalité et imaginaire se côtoient avec une si grande aisance. L'auteur se glisse dans des destins qui ne sont pas forcément les siens et les ressent, à chaque fois, comme s'ils appartenaient à sa propre vie. Elle montre des réalités souvent difficiles, lourdes, où l'enfermement est très présent, mais sans jamais tomber dans le désespoir. L'imaginaire salvateur - dans un sens quasi religieux - vient miraculeusement redonner un souffle nouveau, une saveur nouvelle, à chaque vie castrée : à l'intérieur de ces vies emprisonnées, des portes intérieures s'ouvrent vers un ailleurs réconfortant, un ailleurs le plus souvent plein de fantaisie et de légèreté.
En conséquence, face à ces vies douloureuses - à l'usine, en prison, dans une maison de retraite... - une évasion est possible. L'homme, même au plus bas, trouve des capacités insoupçonnées pour se sauver et ainsi échapper à une condition sociale dégradée. En ce sens, ce recueil de nouvelles affirme un optimisme étrange et profond.
C'est de cette manière que toutes les douleurs, même les plus terribles, finissent par s'adoucir, grâce à une déconcertante transformation intérieure. »
Luc Hazebrouck
Après des études de lettres classiques en Khâgne à Marseille, puis des études théâtrales à Paris, Isabelle Gyon a mis en scène au sein de la Compagnie du Hibou des textes d'Italo Calvino, Henri Michaux et Thomas Bernhard. Elle a aussi animé des ateliers d'écriture et de théâtre en milieu carcéral. Parallèlement à son travail théâtral, elle enseigne la littérature à déjeunes sourds et malentendants.
