Collection(s) : Pour l'histoire
Paru le 20/03/2003 | Broché 239 pages
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"Il n'y a que deux puissances au monde, disait Napoléon en 1806, le sabre et l'esprit. A la longue, le sabre est toujours vaincu par l'esprit." L'Empereur ne croyait pas si bien dire. En 1806, la Grande Armée écrasait la Prusse au terme d'une campagne époustouflante. La veille de la bataille, le philosophe Hegel voyait passer devant lui l'"Esprit du monde". Moment sublime: Iéna devient pour Hegel et des générations de penseurs la bataille marquant la "fin de l'Histoire".
Militairement, l'affrontement du 14 octobre 1806 constitue l'un des sommets de la stratégie napoléonienne, l'Empereur manoeuvrant à la perfection à Iéna, et le maréchal Davout décidant de la victoire, avec une audace inouïe, à Auerstaedt. La meilleure armée de l'Ancien Régime, héritière du grand Frédéric, disparaît d'un seul coup à l'issue d'une poursuite d'anthologie. La rupture stratégique est consommée, avec l'avènement d'une guerre d'anéantissement propre à l'époque contemporaine. Les deux grands stratèges du XIXe siècle, Clausewitz et Jomini, présents sur le théâtre, théoriseront et transmettront la formidable leçon assenée par l'Empereur.
Arnaud Blin explique, raconte et commente cet événement extraordinaire au cours duquel l'Europe a basculé.
Né à Paris en 1960, Arnaud Blin a étudié les sciences politiques et l'histoire aux Etats-Unis (Georgetown et Harvard). Codirecteur de la revue Puissances et Influences, il est l'auteur de Géopolitique de la paix démocratique (Descartes et Cie, 2001) et, avec Gérard Chaliand, du Dictionnaire de stratégie militaire (Perrin, 1998).