Paru le 15/09/2000 | Broché 127 pages
Public motivé
édition revue par Christiane Zivie-Coche
La mise en oeuvre de moyens de survivre par delà la mort, question centrale de la culture égyptienne, a été le biais pour rendre traitable cette réalité incontournable du destin humain. Laissant de côté l'apparat qui entoure le mort en Egypte, ses « monuments d'éternité », Jan Assmann a analysé à travers les textes funéraires, particulièrement les Textes des sarcophages, premier témoignage de la « démotisation » de pratiques d'abord réservées au seul pharaon, le rôle des « liturgies funéraires ».
Ces récitations rituelles, paroles que l'écriture rend permanentes et performatives, octroient au défunt un statut dans la société des hommes comme des dieux, en tant qu'esprit glorifié. Ayant franchi dans le triomphe de la justification, l'épreuve du jugement, qui prend place dans le cadre du Rituel de l'embaumement, lors des Veillées horaires, le mort, tel Horus vainqueur de Seth, pourra, tel Rê, participer éternellement au cycle de renaissance quotidienne ; et tel Osiris, auquel son fils Horus succède sur terre, il trouvera sa place dans la douât, le domaine des morts et se perpétuera à jamais par la relation père / fils.
Jan Assmann est professeur à l'Université de Heidelberg. Parmi les nombreux articles et ouvrages qu'il a consacrés à la religion des anciens Égyptiens et aux fondements culturels de leur civilisation, on retiendra, entre autres, Ägyptische Hymnen und Gebete, recueil de traductions des grands textes hymniques ; Maât, l'Égypte pharaonique et l'idée de justice sociale ; Egyptian Solar Religion in the New Kingdom, une réflexion sur la « crise du polythéisme » ; Ägypten, Eine Sinngeschichte ; Moses the Egyptian : the Memory of Egypt in Western Monotheism, qui a touché un public dépassant largement celui des seuls égyptologues.