Collection(s) : Recherches proustiennes
Paru le 24/02/2005 | Relié 496 pages
Public motivé
Ce projet part en quête des images qui ont pour vocation, chez Proust, de dire la mort. En étudiant tout d'abord le rapport de l'écriture aux topoi, puis en tentant d'établir une définition conceptuelle et dogmatique de la mort, en s'attachant enfin aux images funestes ayant trait aux trois règnes, l'auteur montre comment Proust procède entre innovation et imitation. L'analyse évalue la manière dont le discours sur la mort coïncide ou non avec sa mise en oeuvre dans les images et met au jour le pouvoir de libération des métaphores macabres. Les feuillages jaunis des chevelures, les visages rougis ou blets du «Bal de têtes» en font un jardin d'hiver. La bête étrange qui agite le corps de la grand-mère, les oiseaux au-dessus de la tête d'Albertine, les cocons humains de la dernière matinée, transforment le texte proustien en une arche étrange. Les pantins grotesques, les gisants immobiles, les statues effritées peuplent un roman de la réification et de la pétrification. Ce cortège d'images met en évidence la double conviction proustienne selon laquelle la mort est éminemment positive et fragmentaire.
Aude Le Roux-Kieken est docteur ès lettres de l'Université de Paris III, professeur agrégée de lettres modernes et chargée de cours à l'Université de Paris III.