Collection(s) : Regards croisés
Paru le 23/02/2006 | Broché 287 pages
Tout public
Ingres
Regards croisés
Grâce à plus de 400 illustrations, Jean-Pierre Cuzin et Dimitri Salmon explorent l'oeuvre, les sources et surtout la postérité d'Ingres. De Seurat à Matisse, de Dalí à Cindy Sherman, analogies, transpositions, hommages et clins d'oeil de ses successeurs aident à voir un Ingres renouvelé, insolent, plus que jamais actuel.
Ingres est sans conteste l'un des artistes français les plus populaires. Si ce peintre, né à Montauban en 1780, a beaucoup emprunté à l'Antiquité, aux artistes du Quattrocento et à Raphaël, entre autres, tout en restant original et provocant, il n'a lui-même cessé d'être regardé, copié et parfois pillé par ses successeurs, de son vivant comme après sa mort en 1867, à Paris.
Après ses nombreux élèves, parfois infidèles, la plupart des grands artistes du XIXe siècle, parmi lesquels Degas, Renoir, Seurat, aussi bien que des « pompiers » comme Gérôme, ont fait de quantité d'oeuvres d'Ingres la matière première de leur propre création ; les premiers photographes tels que Nègre ou Nadar s'en sont de même emparé. Au XXe siècle, cette fascination caractérisera la démarche des grands « classiques » (Picasso, Matisse, Dalí, Ernst, Magritte, Duchamp...). Ingres passionnera également les contemporains, les « Expressionnistes » (Bacon, Botero) comme les adeptes de la « Nouvelle Figuration » (Adami, Erro), les « Pop artistes » (Rivers, Raysse, Jacquet...) comme les « Conceptuels » (Broodthaers, Filliou, Baldessari), en passant par les photographes les plus reconnus (Cindy Sherman, Jeff Wall, Araki, Witkin...) et de tout jeunes artistes prometteurs.
La première partie de l'ouvrage est consacrée à la vie et la carrière d'Ingres et à ses sources d'inspiration. Ses chefs-d'oeuvre y sont reproduits. Une seconde partie, la plus développée, met en lumière l'influence qu'eut le maître de Montauban jusqu'à nos jours et aux quatre coins de la planète.
À travers plus de 400 illustrations, Jean-Pierre Cuzin et Dimitri Salmon se penchent de façon ludique sur ces analogies, ces transpositions, ces hommages et ces clins d'oeil en confrontant les oeuvres pour faire apparaître autant d'évidences visuelles, souvent surprenantes.
Fruit d'une stimulante érudition, leur texte propose, grâce à une approche originale et inédite, une analyse accessible à tous de la démarche des artistes.
Jean-Pierre Cuzin
Conservateur général du Patrimoine, pensionnaire de l'Académie de France à Rome en 1972-1973, professeur à l'École du Louvre en 1973, conservateur, puis conservateur général du département des Peintures du musée du Louvre de 1973 à 2003, il est aujourd'hui adjoint au Directeur général de l'Institut National d'Histoire de l'Art. Ses publications - livres, catalogues d'expositions, articles - portent sur la peinture française du XVIIe siècle : « caravagesques » (Valentin), « peintres de la réalité » (La Tour, Le Nain), du XVIIIe siècle (Fragonard) et de l'époque néo-classique. Il prépare actuellement le catalogue raisonné du peintre François-André Vincent (1746-1816). Il a abordé à plusieurs reprises différents aspects de la postérité de l'art ancien, en particulier dans ses rapports avec le XXe siècle (expositions Raphaël et l'art français, Copier / Créer, D'après l'Antique).
Dimitri Salmon
Après avoir travaillé pour plusieurs galeries, fondations et maisons de ventes aux enchères en France et à l'étranger, il intègre le département des Peintures du musée du Louvre, en 1996, comme collaborateur scientifique de conservation. Assistant des commissaires d'expositions telles que Georges de La Tour (Grand Palais, 1997), D'après l'Antique (musée du Louvre, 2000) ou de la rétrospective Ingres (musée du Louvre, 2006), ses recherches l'ont amené à publier sur des sujets aussi divers que Bernardo Daddi, Jean-Pierre Raynaud, Natoire, Alfred Janniot, la Vénus de Milo, Toyosaku Saïto ou Nicolas Schöffer. Il mène des études sur l'iconographie de l'Annonciation depuis une dizaine d'années.
