Paru le 20/02/2014 | Broché 393 pages
Sur l'Impératrice Eugénie on a beaucoup écrit. On a loué sa beauté, son élégance, son courage. On l'a surtout critiquée, et même calomniée, plus que Marie-Antoinette.
«L'Espagnole», la «Badinguette» était le bouc émissaire, responsable de tous les maux qui ont frappé la France jusqu'à la capitulation de 1870. Mais on parle moins des avancées sociales réalisées pendant ses trois régences comme le développement des systèmes scolaires avec Victor Duruy, l'accès à l'enseignement supérieur pour les filles, l'humanisation du régime carcéral pour les délinquants mineurs... Rappelons encore que, pour la première fois, c'est par elle qu'une femme fut décorée de la Légion d'Honneur. Ce fut Rosa Bonheur, peintre animalier.
On oublie aussi que si la France a récupéré l'Alsace et la Lorraine en 1918, c'est bien grâce à Eugénie qui avait conservé le document capital permettant à Clémenceau d'exiger le retour sans condition des deux provinces perdues.
Débarrassé d'une légende aussi sombre qu'imméritée, voici un nouveau visage d'Eugénie de Montijo, reconstitué à partir de documents d'archives, de très nombreuses correspondances privées, d'entretiens et de témoignages. Geneviève Chauvel contribue, à sa manière, à l'envoûtante réhabilitation d'une femme d'exception, trop souvent méconnue ou incomprise.
Auteure du best-seller Saladin (Pygmalion, 1991), Geneviève Chauvel s'est consacrée aux femmes hors du commun telles que Marie Casimire ou Marie Leczinka et bien sûr Eugénie, pour laquelle elle réalise un magnifique portrait alliant la rigueur journalistique à la sensibilité de la romancière. Elle offre ainsi une image poignante de cette impératrice injustement oubliée.