Paru le 08/11/2001 | Broché 148 pages
traduit du catalan par Bernard Lesfargues
Il est bon de ne plus penser à la poésie, à la sienne et à celles des autres, de laisser la vie nous agripper sur les autoroutes ou sur le chemin des écoliers...
Avec Inutile poésie, qui comprend des poèmes écrits entre 1994 et 2000, on peut dire que Alex Susanna parachève un cycle commencé il y a près de vingt ans. Sous ce titre apparemment désenchanté, voire caustique, se cache une vraie défense de la poésie, du rôle qu'elle peut jouer dans nos vies : la poésie comme moyen pour «revenir à nous-mêmes» et renforcer notre intériorité - tout en la dotant d'un sens moral souvent enfoui dans les angles morts de notre vie la plus quotidienne - pour faire face aux intempéries aussi bien extérieures qu'intérieures. Si, comme le disait Stephen Spender, «tout ce qu'un poète peut faire, c'est de construire des modèles verbaux de vie privée», avec ce recueil Alex Susanna y parvient remarquablement, ce qui ne l'empêche pas de jeter aussi des regards d'une grande lucidité sur le monde extérieur.
Alex Susanna, né à Barcelone en 1957, est un des jeunes poètes contemporains les plus remarquables de la Catalogne. Il a enseigné la littérature à l'Université de Barcelone et a traduit en catalan des œuvres de poètes français et anglais tels que Valéry, Aragon, Apollinaire, Eliot, Auden... Il est aussi le fondateur du Festival International de Poésie de Barcelone.
Certains de ses livres ont été traduits en français (Carnet Vénitien, Principe du froid, Les Cernes du temps), en anglais, italien, allemand, portugais, serbo-croate, turc...