Islam et sociétés au sud du Sahara, n° 3. Un Sahel musulman ordinaire...

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 194 pages
Poids : 292 g
Dimensions : 16cm X 22cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-84654-333-0
EAN : 9782846543330

Un Sahel musulman ordinaire...

chez les Indes savantes

Serie : Islam et sociétés au sud du Sahara. Vol 3

Collection(s) : Rivages des Xantons

Paru le | Broché 194 pages

Public motivé

Revue
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Quatrième de couverture

Le mot jihad ou salafiste n'est pas prononcé dans ce volume. Est-ce une lacune ? Non. Le lecteur à l'affût de l'histoire immédiate cherchera dans d'autres travaux cette dimension d'une actualité brûlante. Pour notre part, nous voulons montrer, à travers des études érudites et, d'autres, plus sociologiques, qu'il existe aussi, de longue date, et jusqu'à nos jours, un Sahel musulman très ordinaire où les enjeux sociaux, politiques et doctrinaux ne se déclinent pas en termes de fanatisme et de terrorisme.

C'est ce Sahel là qui pèse plus lourd et qui constitue une garantie pour une avenir meilleur. Par des remontées dans le passé et par des analyses du contemporain dans plusieurs de ces pays, ce nouveau numéro d'Islam et sociétés au sud du Sahara veut rendre plus familières des terres d'histoire, de débats et de spiritualité pacifique. Il y a un autre Sahel que celui de la peur et de l'intolérance.

Ce volume fait une traversée des pays Sahel, de la Mauritanie au Cameroun, et du passé de cette région, sur mille ans, du Xe aux XXIe siècle...

Maikoréma Zakari évoque la question de la laïcité au Niger : conçue dans le cadre français, elle a été réappropriée sous d'autres noms et d'autres formes, l'essentiel n'étant pas le nom mais le contenu. Gondeu Ladiba a enquêté sur les associations et O.N.G. islamiques au Tchad. Ces associations, souvent parrainées par des pays étrangers donateurs, soutiennent une réforme interne de l'islam tchadien et s'efforcent, elles aussi, de jouer un rôle éducatif, social et humanitaire. Hamadou Adama étudie l'utilisation des medias par la communauté musulmane au Cameroun. Après une période où la communication restait très traditionnelle et peu audible, l'essor des radios privées a renouvelé l'offre médiatique et offert des espaces d'innovation, de pluralisme et de dissidence tolérée. Constant Hamès et Mohamed Lahbib Nouhi, dans deux article convergents, offrent une relecture du rôle de la confrérie Shadhiliyya aux XVIe et XVIIe siècles. Véritable matrice du soufisme saharien, elle a exercé une forte influence intellectuelle au Maroc jusqu'au Sahel subsaharien. C'est toute l'aventure de la diffusion des idées mystiques qui est ici considérée : méthodes, vocabulaire, chaînes de transmission. Il est question de l'Azawad, au temps où les Kunta, y exerçaient une autorité spirituelle, politique et économique. Idrissa Ba remonte loin dans le passé et nous parle d'un « Sahel avant le Sahel » quand les auteurs arabes décrivaient une Afrique « païenne ». Leurs représentations mêlent les stéréotypes et les éléments d'informations sur ces sociétés très anciennes correspondant aux Sénégal et Mali actuels avant la diffusion de l'islam. Plus au sud, au Ghana, Osman Owusu célèbre un personnage réformiste contemporain, Mohamed Appiedu (1932-2007), connu par son effort de da'wa (prédication), son oeuvre scolaire et l'organisation d'association. Il était hostile au soufisme et à diverses pratiques populaires et il fut en butte à l'hostilité de ses adversaires. L'auteur nous livre sur ces conflits des documents inédits. Les auteurs, tous africains (sauf un), allient érudition et connaissance des terrains. Ils cherchent à confronter les situations du présent à l'épaisseur du passé.