Paru le 05/05/2010 | Broché 260 pages
Tout public
préface de Marie-José Chombart de Lauwe
Buchenwald, 24 avril 1945.
Rudolf Brazda regarda la grille du camp une dernière fois. Il pouvait partir. C'était fini... Quelques semaines plus tôt, il était encore le matricule 7952, le cinquième à porter ce numéro.
Il y avait eu, avant lui, deux Polonais. Transférés. Deux ressortissants du Reich. Décédés. Mais des cinq, il avait été le seul déporté pour homosexualité, le seul à porter un triangle rose.
À l'aube de ses 97 ans, Rudolf Brazda nous livre ici un témoignage unique et rare, étayé par un rigoureux travail de recherche historique.
De la montée du nazisme en Allemagne à l'invasion de la Tchécoslovaquie, de l'insouciance du début des années 1930 à l'horreur du camp de Buchenwald, cet ouvrage révèle - et c'est une première - le détail des enquêtes policières ayant visé de nombreux homosexuels dans l'État nazi.
Il aborde également, avec tact mais sans tabou, la question de la sexualité dans un camp de concentration.
C'est l'histoire d'un Triangle rose...
Rudolf Brazda : né en 1913 de parents tchèques émigrés en Allemagne, il sera condamné deux fois par le régime nazi en raison de son homosexualité, puis déporté à Buchenwald. Il y passe trente-deux mois jusqu'à sa libération en avril 1945 et réside en France depuis.
Jean-Luc Schwab : lorsqu'en 2008 il rejoint une association travaillant à la reconnaissance de la déportation des homosexuels, il est loin d'imaginer que le dernier survivant de ces déportés habite tout près de chez lui, dans la région de Mulhouse. Devenu le confident de Rudolf Brazda, il a recueilli son témoignage et l'a recoupé avec un travail de recherche historique.