Paru le 28/01/2005 | Broché 187 pages
Tout public
avec la collaboration de Stéphane Durand-Souffland
Je m'attendais à tout, sauf à cela : être, d'emblée, frappé par son sourire. Je sais, en le voyant, que je vais devenir son avocat. Des criminels, j'en ai déjà rencontré. Cette fois, un contraste saisissant entre l'individu et les faits qui lui sont reprochés me sidère : ce tueur en série, avec son pantalon de survêtement, son tee-shirt, son visage soigneusement rasé, ses cheveux en brosse et, surtout, son sourire, a l'air terriblement humain... Il n'est pas impressionnant. Il ne fait pas peur.
Ce n'est pas un monstre que je salue, du moins n'en ai-je pas le sentiment. Sa poignée de main est ferme. Il me regarde droit dans les yeux. Il n'a l'air ni gêné, ni mal à l'aise. Au contraire : nous ne serions pas dans ce box, à la rotonde de la prison Saint-Michel, mais dans un troquet toulousain, je me dirais «voilà un type bien dans sa peau».
Pierre Alfort a défendu Patrice Alègre, à Toulouse, de septembre 1997 à juin 2003. Il est l'un de ceux qui connaissent le plus intimement le tueur en série. À partir de ses souvenirs, il raconte dans ce livre, avec la complicité de Stéphane Durand-Souffland, la relation qui se tisse entre un avocat et un criminel de l'envergure d'Alègre.