Je brûle ses encens, je répands ses cendres

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 56 pages
Poids : 400 g
Dimensions : 19cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782930345116

Je brûle ses encens, je répands ses cendres

de

chez Ed. de l'Ambedui

Collection(s) : Poésie du Lendit

Paru le | Broché 56 pages

17.35 Indisponible

illustrations Nicole Callebaut | préface Jacques Sojcher


Quatrième de couverture

Quand son père meurt, le je de ce récit commence son monologue. Il a 11 ans. Il commence à parler face à son vide. Il creuse par la parole son manque. Il se laisse mettre en scène, en mots, par l'absent. Ainsi sa mort est son verbe, sa voix. Il est l'acteur qui répète, dans la distance, sa disparition, qui la lui donne, soulevé vers lui, vers elle, pour porter son ombre, pour être sa ressemblance.

Ce faisant - le récit est cette opération, la psalmodie d'un acte impossible -, il hérite de sa mort...

Il s'agit donc de répéter sa mort, de traverser son coma, de remonter jusqu'à l'énigme de lui vivant, pour garder la mémoire, pour l'aimer dans la distance, pour pouvoir survivre avec ça. De répéter sa chute pour rester debout. De frotter sa poussière, de répandre ses cendres, de confirmer la ressemblance, en aval et en amont de sa disparition. De mettre ses habits (trop grands, trop larges). D'être le récitant de son dernier jour.

C'est le récit d'un accident - une rupture d'anévrisme, un dimanche en hiver. D'une rupture dans l'enfance. L'histoire de la dernière Cène. Le père verse le vin, rompt le pain, devient soudain invisible...

«Sa mort est ma seconde naissance (...) sa mort est ma légende, mon père me raconte sa fabie (...) Sa mort est une fiction». C'est la naissance de la fiction, après la chute, le coma, la dispersion des cendres. «Au début était le Verbe», lui racontait le père, qui était croyant. Ce qu'il fait, c'est une autre prière, avec pour seul salut la scène de l'écriture, le monologue, «les yeux ouverts sur son absence», qu'il lui murmure, le couchant sur le papier, passant la main sur son visage.

Je rassemble ses débris - écrire est ce rétablissement. Il compose avec les débris du père et de l'enfance. Il lui écrit. Il va dans sa bouche, il lui demande ses mots, reprend ses gestes, répand ses cendres, répète sa mort, sa vie, sa mort, à l'infini.

Laurent Berger est ainsi devenu écrivain. J'aime son livre, sans commentaires, comme on aime.

Extraits de la préface de Jacques Sojcher