Collection(s) : Les cahiers dessinés
Paru le 05/01/2023 | Broché 206 pages
Tout public
avant-propos de Frédéric Pajak | textes de Frédéric Pajak et Sébastien Dizerens
D'Albert-Edgar Yersin, on connaît principalement les gravures ; ses dessins sont longtemps restés à l'abri des regards. Les découvrant enfin au grand jour, un monde étourdissant s'offre à nos yeux.
Dans les premiers cahiers, chaque page se présente comme un espace propice à la rêverie ; l'on peut aisément flâner d'une composition à l'autre, chacune étant conçue comme un cheminement. Certains dessins figurent comme des études pour des estampes sur cuivre ou sur pierre : univers bouillonnant et chaotique oscillant entre le macrocosme et le microcosme, dans un langage méticuleux. Plus tard, et définitivement, dans ses dessins Yersin va se consacrer à l'observation de la toute puissance de la nature. Lacs, forêts, montagnes, avalanches - il va chercher à en percer le mystère d'une caresse à la mine de plomb, à la manière d'un journal intime.
Choisis et réunis pour la première fois dans leur ordre chronologique, ces oeuvres permettent de mesurer l'aventure de cet artiste d'exception.
Albert-Edgar Yersin naît en 1905 à Montreux d'un père suisse et d'une mère américaine. Homme sans frontières, il passe son enfance à New York, son adolescence au Chili et son début de vie d'artiste à Paris, avant de rejoindre la Suisse à vingt-huit ans. Graveur de métier, spécialisé dans le timbre-poste et les cadrans de montre, il est l'un des rares à maîtriser parfaitement le burin. Pendant dix ans, il pratique également la sculpture et une peinture expressionniste. Grand défenseur de l'art de l'estampe (il enseignera la taille-douce aux Beaux-Arts de Lausanne de 1960 à 1972), il fonde le groupe Graphies, aux côtés de Gaston Bachelard et d'Albert Flocon, et partage sa vie avec la photographe Henriette Grindat. Après des années de recherche, il réussit, avec le peintre Pietro Sarto, à imprimer ses gravures en couleur dans le fameux Atelier de taille-douce de Saint-Prex. Reconnu par ses pairs, il élabore tant dans la gravure que dans le dessin un style reconnaissable entre tous, en une poésie graphique totalement originale. Il meurt à Lausanne en 1984.
