Fiche technique
Format : Broché
Nb de pages : 137 pages
Poids : 155 g
Dimensions : 14cm X 22cm
ISBN : 978-2-296-11086-1
EAN : 9782296110861
Je tresse mes mots
Quatrième de couverture
Peu de signes par page, et parfois la page est vide. Je tresse mes mots : des discontinuités et des brièvetés, je fais, ou j'essaie de faire, entrelacs et liens. Ou de quelques poussières, agglomérat : «Je ne suis que la poussière du Temps».
Dès l'entame est évoquée une sortie - vers l'Olympe ; d'autres suivront, «les messes expiatoires», les dogmes («palabres et foutaises»), les «Ipséités volubiles», etc., toutes récusées. Autant de fausses sorties qui se réassignent un lieu, tandis que la divagation ne fraie sa voie qu'en dénonçant l'illusoire de tous ces lieux.
Mais le «tresseur» n'est-il pas lui-même pris dans le «rêve névrotique» ? Il n'advient comme sujet qu'en s'en dégageant, par le frayage qu'est la divagation - il n'advient que du poème : «Je suis l'enfant prodigue de l'air / Lié siamois à la vertébration du poème».
Divaguer n'est pas oublier ; une mémoire qui ne peut s'apaiser ni dans la nostalgie, ni dans le rejet propulse la divagation. Divaguer, c'est rester fidèle à ce rapport inapaisé. Inapaisable ?
En dépit du refus par le poète de l'extase olympienne, le lecteur, du moins le lecteur européen, ne s'étonnera pas de rencontrer sous sa plume Eros, Hercule ou Prométhée : le temps lui semble avoir neutralisé tout rapport de croyance à ces demi-dieux ou héros du panthéon grec. En ira-t-il de même lorsqu'il rencontrera Erzulie ou Baron Samedi, loas du panthéon vaudou ? En faisant se côtoyer Aphrodite et Erzulie, l'auteur haïtien ne revitalise-t-il pas la première par la seconde, les entraînant l'une et l'autre dans un rapport inapaisé avec nous, Haïtiens ou Européens ?