Paru le 02/08/2016 | Broché 397 pages
Tout public
Jean Aurenche à travers ses scénarios
J'ai rencontré Jean Aurenche à l'occasion d'un film qui devait être adapté du roman de Walter Levino : Fucking Fernand. Il a demandé à voir une de mes oeuvres. Je lui ai montré L'Étrangleur qu'il n'a pas aimée. Mais au lieu de « fermer la porte », il a parlé avec moi au cours d'un déjeuner, étonné de ne pas me voir soucieux ou déçu. De ce fait, il a demandé à voir un autre film. Ce fut Femmes femmes qu'il a adoré. Il s'est aussitôt engagé à travailler avec moi, ajoutant qu'il devait revoir cet autre film qui l'avait dérangé. Si je me permets de relater ces faits, c'est qu'ils donnent une image exacte de ce qu'étaient l'homme et l'artiste. Honnêteté, rigueur ouverture d'esprit. Nous nous sommes revus en dehors du travail. Je lui ai fait part de mon impression : pour moi, plus que Melville ou d'autres soi-disant précurseurs de la Nouvelle Vague, il en était totalement proche par son sens de l'autodérision qui n'handicapait jamais son professionnalisme. Peut-être est-ce ce mélange inédit qui est la cause du rejet diablement injuste dont il a été victime et dont il souffrait beaucoup. Avoir travaillé ave lui m'a confirmé dans ce sentiment. Ouvert aux remarques, étonné par les richesses de la vie, Jean Aurenche était certainement une des personnalités cinématographiques des plus fortes et, surtout des plus libres. Je suis fier et heureux d'avoir pu le voir au travail et dans la vie.