Collection(s) : Bleue
Paru le 29/05/2013 | Broché 84 pages
Au-delà du portrait de l'éditeur avisé et de l'homme magnétique - très dans son époque - que fut Jean-Marc Roberts, Philippe Claudel évoque, au fil d'une écriture impeccable, la profondeur du lien qui les unissait.
Un très beau petit livre sur l'amitiés... avec un grand A.
«J'ai connu un Jean-Marc. Il y en avait au même moment des dizaines d'autres. J'en suis sûr. J'aimais ta géométrie variable, que je n'ai jamais constatée mais que je supposais. Tu avais l'art de l'adaptation. Ce qui t'importait, c'était moins toi-même que celui qui te faisait face. Tu ne te mettais jamais en avant. Tu faisais exister l'autre. Il devenait à ton contact l'être soudainement le plus important. Tu étais changeant, arc-en-ciel. Je te soupçonnais de pouvoir dire à l'un quelque chose et au suivant son contraire. Aucune hypocrisie dans cela. Tu n'étais pas là pour juger des opinions. Tu nous prenais comme nous étions. Tu nous donnais ce que nous espérions trouver. Tu savais, pour l'être toi-même, qu'un auteur est plus fragile qu'une libellule. Il te fallait tout simplement préserver les conditions dans lesquelles ses ailes pouvaient continuer à se déployer, fines et somptueuses.»
Dans ce court texte écrit quelques jours après la disparition de Jean-Marc Roberts, affectueusement surnommé Jean-Bark, Philippe Claudel rend hommage à celui qui fut son éditeur depuis Le Bruit des trousseaux et son ami.