Collection(s) : Etudes de philosophie médiévale
Paru le 01/03/2009 | Broché 240 pages
Public motivé
On parle souvent du chancelier de l'Université de Paris Jean Gerson (1363-1429) comme d'un «mystique». Le travail qu'on va lire a jugé bon de se dispenser d'une telle épithète, dans la mesure où elle projette anachroniquement sur le Moyen Âge un terme et des catégories de pensée qui lui sont ultérieurs.
Comment Gerson s'est-il compris lui-même ? Tâchant de «prendre au mot» le chancelier, la présente étude défend l'idée selon laquelle il a prétendu être, non un «mystique», ni même un «théologien de la mystique», mais un théoricien de la théologie mystique, désireux de penser, à partir du corpus dionysien - et notamment de la Théologie mystique du pseudo-disciple de Paul élevé au troisième ciel - la nature et les modalités d'acquisition de ce qu'il estime être la connaissance la plus haute que l'homme puisse avoir de Dieu en cette vie.
Ce livre s'efforce de déterminer la genèse de la théorie gersonienne ainsi que son évolution. On a voulu être particulièrement attentif à l'utilisation, par Gerson, des théories de la connaissance qui étaient à sa disposition. À une première théorie lisant le corpus dionysien à l'aide d'un modèle combinant la «psychologie» victorine et la noétique héritée d'Aristote succède une tentative nouvelle, et inachevée, visant à élucider les principales thèses de Denys par le recours à la doctrine augustinienne de l'esprit-image de Dieu et à la théologie thomasienne de la grâce sanctifiante.
Marc Vial, né en 1972, docteur en théologie, est maître assistant en histoire du christianisme à la faculté de théologie protestante de l'Université de Genève.