Paru le 31/08/2006 | Broché 493 pages
Tout public
«... Nous avons progressé parce que, rejetant toute attitude sectaire, d'isolement, nous avons appliqué une politique d'élargissement, de contacts, nous n'avons pas gardé notre politique pour nous, nous avons cherché à la faire appliquer par d'autres.»
Toute la stratégie de Jean Poperen tout au long de sa vie politique tient dans cette phrase. Contrairement à nombre d'hommes politiques jaloux de la paternité d'une idée émise, soucieux de prendre le pouvoir pour la mettre eux-mêmes en action, pour Jean Poperen, grand pourvoyeur d'idées, l'important est qu'elles vivent même si elles sont mises en oeuvre par d'autres. Si on ne comprend pas cette exigence, on ne comprend rien à son parcours politique...»
Jean Poperen, historien, dirigeant de partis (PCF, PSU, PS), député-maire dans le Rhône, ministre de 1988 à 1991, a été, pendant un demi-siècle, l'un des artisans essentiels du rassemblement de la gauche et des forces populaires: pas de parti sans base militante, pas de gouvernement durable sans fidélité aux promesses, pas de succès politique pour la gauche sans le rassemblement de toutes ses composantes et sans un lien puissant avec le mouvement social.
Jean Poperen: un intellectuel militant:
Etre un intellectuel en politique, c'est replacer chaque fait dans son cadre historique, c'est savoir s'indigner, refonder, innover devant l'Histoire pour la faire avancer, regarder le futur, éduquer, éclairer pour expliquer, enrichir la doctrine et l'indispensable idéologie, celle qui encadre les projets longs, celle qui donne du contenu et du sens.
La vie politique actuelle, politique-spectacle faite en fonction de la courbe des sondages, manque d'hommes et de femmes de cette trempe. Dix ans après sa disparition, sa démarche n'a rien perdu en actualité.
Institutrice, maire de son village (Cessey-sur-Tille) en 1974, militante du PS dès 1971, Marie-Thérèse Mutin est la première femme à devenir en 1977, Première secrétaire fédérale.
Membre de la majorité mitterrandiste, elle est en accord, dès son adhésion, avec les analyses de Synthèse Flash, dont elle deviendra responsable de publication à la mort de Colette Audry.
De 1991 à 1997, elle est coordonnatrice du courant «poperéniste» et, à ce titre, travaille quotidiennement avec Jean Poperen.
Conseillère régionale de Bourgogne de 1986 à 1992 au titre du PS puis de 1998 à 2004, à la tête d'une liste dissidente, elle sera pendant deux ans députée européenne (1997-1999) dans le groupe du PSE.
