Journal d'un collectionneur : marchand de tableaux : 1918-1939

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : XII-754 pages
Poids : 1193 g
Dimensions : 17cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 979-10-370-2930-0
EAN : 9791037029300

Journal d'un collectionneur

marchand de tableaux
1918-1939

de

chez Hermann

Paru le | Broché XII-754 pages

Tout public

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préface de Clément Dirié


Quatrième de couverture

Journal d'un Collectionneur

René Gimpel (1881-1945) fait partie des grands marchands de tableaux de l'entre-deux-guerres. De 1918 à septembre 1939, il rapporte avec justesse, humour et même parfois une certaine férocité, les faits et gestes des personnalités qu'il a rencontrées entre le Royaume-Uni, les États-Unis et Paris.

René Gimpel commence à écrire en 1918. Comme le souligne Jean Guéhenno dans la préface de la première édition du Journal, « L'intérêt de l'ouvrage est bien souvent au-delà de la petite histoire ou de l'anecdote. René Gimpel lui-même savait voir et regarder. Il a le sens du trait ; son oeil est d'un caricaturiste et son Journal se remplit ainsi d'esquisses très personnelles. Il a tout su, tout vu de la peinture pendant quarante ans », naviguant entre l'Amérique et l'Europe, contribuant à bâtir outre-Atlantique les plus grandes collections : celles de Frick, des Rockefeller, des Rothschild, de Ford, de J.-P. Morgan...

Il côtoie les artistes de son temps, mais aussi les marchands : Joe Duveen, son beau-frère, Durand-Ruel, Paul Rosenberg, Nathan Wildenstein dont il fut l'associé, Ambroise Vollard... Il croise critiques et écrivains, Apollinaire, Berenson, et surtout Marcel Proust qu'il rencontra, dès 1907, à Cabourg, où ils séjournaient dans le même hôtel. Leur passion commune pour Vermeer les lia d'une profonde amitié.

Monet est là comme je l'ai décrit, sauf que son visage est vraiment couleur de nénuphar. Il a exactement cette barbe qui n'a pas l'air très vraie et qui lui donne l'aspect d'un bonhomme Noël. Ses yeux regardent en angle, avec un air malin, moqueur. C'est avec cet air-là qu'aujourd'hui il défend âprement ses prix. Et pourquoi pas ?

Renoir ne me connaît pas, je compte sur la description que la servante va lui faire de la voiture à deux chevaux, les rosses de Grasse. Elle revient et dit : « Si vous voulez bien entrer avec Madame dans la salle à manger, nous allons descendre Monsieur. » Descendre Monsieur, que veut-elle dire ?

Je parle à Petit de Matisse, et il me dit : « Devinez d'où il sort. D'une loge de concierge. Ses parents tiraient le cordon dans l'hôtel de la mère Humbert, la reine des escrocs chez laquelle je fréquentais. La concierge me parlait bien de temps en temps de son fils qui peignait mais je n'y prêtais nulle attention. »