Collection(s) : Minos
Paru le 11/09/2008 | Broché 94 pages
Dans sa baignoire, Girodias, alerté par un article du New York Times, rêve à un « coup » : publier un ouvrage dont le héros serait Henry Kissinger, à l'époque The most admired man des États-Unis. C'est le moment où Nixon se noie dans le Watergate et où le pays se prépare à élire un nouveau président. Pourquoi ne pas intituler cet ouvrage President Kissinger tout simplement ? « Quel titre ! Quel livre ! Quelle idée géniale ! Un livre-prédiction, un livre qui construirait le futur en le décrivant ! [...] Je tiens l'idée du siècle ! Je vais à moi tout seul, faire élire le prochain président des États-Unis. » « Procès, prison, caution, vulgarité policière, juges, avocats, procès, argent, juges, avocats, argent, argent. " Alors, il paraît que vous voulez publier un livre ? " Scientologie, espions, police, dollars : quelle civilisation merveilleuse ! Comme elle mérite bien qu'on meure un jour pour elle à Money City ! » (Philippe Sollers).
Né en 1919, Maurice Girodias fut le premier éditeur, en anglais ou en français, de Nabokov, Beckett, Genet, Miller, Burroughs, Bataille et Sade. Procès, saisies, faillites s'accumulent sur sa maison d'édition, Olympia Press, laquelle publie aussi des romans pornos que poursuivent sans relâche les services de la Brigade mondaine. Victime d'une censure politique, morale, économique, Girodias se fait déposséder de ses droits, de son fonds et même de ses éditions. Il meurt le 3 juillet 1990 au moment où les Éditions de la Différence publient son autobiographie : Une journée sur la terre.