Collection(s) : Horizons Amériques latines
Paru le 01/10/2000 | Broché 274 pages
Public motivé
traduit du portugais par (Brésil) Irène Z. Séréro Cervo, Robert Marie Daudé
L'intérêt des médias pour la nature tropicale soustrait à nos regards la réalité en la chargeant d'exotisme.
On parle beaucoup des effets de la mondialisation en Amazonie. Mais on manque d'éléments pour comprendre la réalité d'un immense espace, partagé entre plusieurs pays et occupant tant de place dans l'imaginaire occidental. L'analyse originale proposée ici, par un Brésilien, englobe aussi bien les phénomènes de domination culturelle que les questions économiques, depuis la monoculture d'exportation insérée dans le complexe agro-alimentaire mondial, jusqu'à la contrebande de l'or ou la production de drogues.
Cet ouvrage extrêmement bien informé analyse les racines historiques des causes du génocide culturel, de la dévastation des forêts, du trafic de drogue et de la vie misérable du peuple amazonien. Puis il explique l'activité des grandes exploitations agricoles, l'épuisement des mines d'or, et leurs liens avec le chômage et la violence. Dans un climat d'anarchie sociale, l'Amazonie est devenue un carrefour essentiel pour l'exportation de drogues vers l'Union européenne, faisant au passage du Brésil le deuxième consommateur de cocaïne - juste derrière les Etats-Unis. Ce livre montre comment le trafic de drogue corrompt les rouages de l'Etat et finit par s'y substituer, jusque dans le processus d'intégration des pays amazoniens.
Cette étude est novatrice par son analyse des relations internationales et par sa volonté d'associer la délinquance et d'autres phénomènes à l'étude du processus de la mondialisation.
Une réflexion très forte. Un cri d'alarme que l'on n'a pas souvent l'occasion d'entendre dans nos sociétés riches et protégées.
Argemiro Procopio : Formé à l'Université Fédérale de Minas Gerais, et à l'Université Catholique de Louvain, il a soutenu un Doctovat d'Etat en sociologie à l'Université de Berlin. Il a travaillé comme journaliste. Arrêté sous la dictature militaire, il a dû quitter le Brésil en 1972. Actuellement Professeur de Relations Internationales à l'Université de Brasilia, il a été longtemps membre du Centre national de la recherche brésilienne (CNPq). Il a travaillé et vécu de nombreuses années en Amazonie. Il est l'un des premiers sociologues brésiliens à examiner les liens entre le trafic de la drogue, le commerce et la contrebande des ressources de la forêt.
