Collection(s) : Littératures
Paru le 10/10/2013 | Broché 149 pages
Une enfant muette développe son oreille. Les mots, les expressions, les vestiges de patois, les idiosyncrasies familiales, les mensonges, les images, les couleurs de la langue s'y logent pour longtemps.
L'âme chevillée au corps tente de rendre, avec une inévitable déperdition due à l'érosion du temps, la langue ouvrière telle qu'Ève Lerner l'a entendue, avec ses incompréhensions d'enfant, cette langue foisonnante d'invention, ferment argotique et poétique où l'histoire est à l'oeuvre.
Ce roman langagier familial, hommage de l'auteur à sa mère, linguiste instinctive, se lit comme une archive encore vivante de la vie à l'usine et dans les familles ouvrières du XXe siècle. Une vie faite de travail abrutissant, mais aussi d'invention, de panache et de style. La langue des pauvres était une langue riche.
Ce récit en garde la mémoire.
Commencer comme fille de métallo, cheminer des grandes écoles à la poésie, du silence premier à la facilité pour les langues étrangères, c'est une belle aventure.
L'oreille, les études et la mémoire, Ève Lerner, poète et traductrice, les a mises à profit pour faire revivre la langue de la classe ouvrière des années 40 à la fin des années 60, et pour en montrer l'extraordinaire inventivité. L'âme chevillée au corps est son premier texte en prose.