Collection(s) : Les essais
Paru le 19/02/2003 | Broché 204 pages
Public motivé
«Le présent livre est construit autour d'un paradoxe. Nous vivons dans le monde du triomphe de l'esthétique. La beauté est supposée être partout : dans les produits packagés, les corps du body-building, l'environnement préservé, la nourriture sur les assiettes ; même les cadavres sont emballés dans des housses clean. Mais ce triomphe de l'esthétique s'accomplit dans un monde vide d'oeuvres d'art, au sens de ces objets rares qu'on accrochait naguère dans les musées et qu'on venait contempler religieusement. Ce qui remplace l'oeuvre ? Des «installations», des «performances» - des expériences esthétiques où il ne reste plus qu'un gaz, un éther, une buée artistique. Ce n'est pas la fin du monde et il n'y a pas lieu de crier au scandale. Mais il est urgent de voir qu'on est en présence d'un nouveau régime de l'art, que les temps modernes et même post-modernes sont derrière nous. Il nous faut aussi comprendre cette nature gazeuse de l'art pour saisir le monde et la culture où désormais il se diffuse.»
Yves Michaud est professeur de philosophie à l'Université de Paris-I. Il a été de 1989 à 1996 directeur des Beaux-Arts, où il a mené une politique très remarquée. Il dirige l'Université de tous les savoirs et a publié notamment La Crise de l'art contemporain (PUF), L'artiste et les Commissaires (Jacqueline Chambon), Changements dans la violence (Odile Jacob).