Collection(s) : Univers Port-Royal
Paru le 30/05/2007 | Broché 320 pages
Public motivé
UPR
Lorsque l'on évoque l'art lié au jansénisme, on pense d'abord aux portraits de religieuses et de solitaires de Port-Royal, ou encore au fameux Ex-Voto de 1662 du musée du Louvre, par Philippe de Champaigne.
Pourtant, les querelles jansénistes du XVIIIe siècle se sont accompagnées d'un nombre beaucoup plus important d'oeuvres d'art qu'au Grand Siècle : estampes satiriques ou dénonciatrices, gravures d'illustration d'ouvrages jansénistes - du livre liturgique aux journaux -, ou bien encore cycles peints pour des églises paroissiales ou conventuelles. Ces oeuvres, méconnues aujourd'hui, sont des documents historiques, mais aussi des images religieuses, qui obéissent à une esthétique concertée.
Christine Gouzi analyse ainsi les frontispices de Nouvelles ecclésiastiques, les portraits du diacre Pâris, les illustrations de François Boucher pour le Bréviaire de Paris de 1736 ou encore les peintures exécutées de 1716 à 1720 pour l'église de Saint-Germain-des-Prés, en expliquant leur aspect formel, mais aussi leur fonction politique, religieuse, voire militante. À partir de sources d'archives et d'écrits contemporains de leur conception, l'auteur replace ces oeuvres inédites dans le panorama de l'art religieux du XVIIIe siècle ; elle reconstitue les réseaux d'artistes gravitant autour des personnalités jansénistes du règne de Louis XV. Loin du prétendu iconoclasme de Port-Royal, l'art lié au jansénisme éclaire ainsi d'un jour nouveau la représentation religieuse des Lumières.
Christine Gouzi est née en 1966. Elle est maître de conférences en histoire de l'art à l'université Jean Moulin Lyon III. Spécialiste de la peinture et de la gravure religieuses du XVIIIe siècle, elle a notamment publié Jean Restout (1692-1768), peintre d'histoire à Paris, en 2000 (éd. Arthena).