Collection(s) : Espaces littéraires
Paru le 06/05/2013 | Broché 170 pages
Public motivé
L'autofiction et les femmes
Un chemin vers l'altruisme ?
Le principe vital de l'autobiographie traditionnelle est l'acte d'imposer à autrui, avec sans doute de moins en moins d'assurance, au prix d'un dévoilement total, son autoreprésentation des êtres et des choses.
L'autofiction s'en démarque nettement par la pleine conscience de la fiction à l'oeuvre dans tout récit de soi et, paradoxalement, de la nécessité de la faire partager à autrui.
Car pour que le monde existe, soit une réalité et non pas un délire, encore faut-il y faire entrer le lecteur, lecteur réel, sceptique, irrité, compatissant, comme tout interlocuteur dans la vraie vie.
Dimension nécessaire, peu explorée à cause de la fascination pour l'expression du moi.
Dimension fondamentale : l'autofiction ne serait pas principalement une ego-fiction mais une alter-fiction.
Dimension qui remet en cause les limites de soi : un chemin vers l'altruisme ?
L'acuité avec laquelle se pose alors la question des clivages établis, dont la dichotomie masculin-féminin pourrait être la base, est sans doute à relier à la place particulière qu'y ont prise les femmes.
Annie Richard, universitaire et écrivaine, présidente de l'association Femmes-Monde, s'intéresse particulièrement à la création des femmes : spécialiste de l'oeuvre de Gisèle Prassinos, commissaire de l'exposition qui lui était consacrée à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris en 1998 et à Washington en 2001, elle a publié aussi de nombreux travaux sur les artistes contemporaines françaises, notamment dans le domaine de l'autofiction.