Collection(s) : Oeuvres en sociétés
Paru le 15/01/2014 | Broché 235 pages
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La « terreur de l'histoire », c'est ce sentiment qui, selon Mircea Eliade, aurait poussé les sociétés archaïques à rejeter l'histoire comme conscience de l'irréversibilité du temps et à vouloir « remplacer » celle-ci par la répétition de rites régénérateurs permettant de faire de la vie un perpétuel recommencement. Crainte de la perte, crainte du changement : a priori, rien à voir avec l'attitude des avant-gardes des années 1910 et 1920, celles, surtout, que l'on disait « futuristes », et qui ne pouvaient donc qu'accueillir l'avenir à bras ouverts. Pourtant, cet ouvrage s'efforce de démontrer que c'est précisément une telle « terreur » de l'histoire, synonyme de la mort qui emporte tout, qui fut l'un des principaux moteurs de l'activité créatrice des artistes de l'avant-garde russe. S'attardant tout particulièrement à l'oeuvre du poète Velimir Khlebnikov (1885-1922) et à celle du peintre Pavel Filonov (1883-1941), toutes deux traversées par l'idée de formule, il explore l'idée, chère aux deux artistes, d'un art capable de maîtriser le destin et le passage du temps.
Docteure en littérature comparée et études slaves, Geneviève Cloutier est l'auteure de nombreux articles et textes de conférence sur l'avant-garde russe. Elle vit à Montréal et enseigne les littératures slaves dans différentes universités québécoises.