Paru le 28/05/2001 | Broché 344 pages
Tout public
Malgré le déploiement de la «nouvelle évangélisation». l'Eglise catholique semble en souci pour son avenir.
Peut-être que, devant les crises actuelles ou prévisibles, elle se rassure trop facilement en se disant qu'elle «en a vues d'autres». Mais l'histoire ne se répète pas !
On peut parler sans risque qu'au XXIe siècle son visage institutionnel sera très différent de l'actuel.
Dans le grand projet d'inculturation - devant les vieilles cultures de l'Asie pour commencer - l'Eglise va se trouver transformée de fond en comble, qu'elle le veuille ou non. Avec son passé bimillénaire, elle sera conduite à prouver qu'elle est jeune encore, capable de relever des défis d'une ampleur et d'une radicalité inédites.
A terme, avoir foi en elle va sans doute signifier qu'on a foi en la richesse inépuisable du message de Jésus d'abord, ensuite dans les institutions qui se fondent sur lui. Au demeurant, comment se sentirait-elle offensée par une telle relativisation ? Sa doctrine actuelle dit qu'elle n'est pas une fin en elle-même, elle n'est qu'un moyen de salut. L'Eglise vivra-t-elle collectivement la sentence d'un Père grec : «aller de commencement en commencement» ?
En tout cas, c'en est fini des rêveries d'impérialisme spirituel, du genre de celles de la querelle du sacerdoce et de l'Empire qui avait des relents si théocratiques... L'avenir d'une Eglise se réclamant de Jésus ne peut se concevoir que sous le signe d'un Dieu désarmé et crucifié, proposant des voies de salut : chemins toujours «nouveaux», ouverts aux hommes de toutes cultures dans le sourire et la générosité.
Eugène Weber est théologien laïc
