Collection(s) : La petite bibliothèque de Sindbad
Paru le 12/02/2014 | Broché 96 pages
anthologie poétique établie et traduite de l'arabe (Irak) par Antoine Jockey | préface de Wadih Saadeh
L'éclat qui reste
Sargon Boulus est l'un des poètes qui ont fait passer la poésie arabe d'une période à une autre : de celle où la modernité avait été fondée et théorisée à celle où elle est devenue écriture et conception. Il savait transformer le moindre détail de la vie quotidienne en figure poétique incandescente. Habitée par une angoisse existentielle, nourrie d'une riche expérience spirituelle, sa poésie semble construite à la manière d'un rempart.
Poète de nulle part, il a traversé de nombreux pays sans jamais dévier de son cheminement « vertical » à l'intérieur de lui-même. La langue était sa seule patrie, qu'il a creusée inlassablement tout en se demandant s'il existait finalement une patrie pour les poètes, même dans la langue.
Né dans une famille assyrienne à Habbaniyya, Irak, en 1944, Sargon Boulus a vécu de 1957 à 1966 à Kirkuk, où il a participé à la fondation d'un célèbre groupe poétique moderniste. Il s'est ensuite, installé pendant trois ans à Beyrouth avant d'émigrer à San Francisco. Outre ses nombreux recueils de poèmes, dont certains ont été traduits en anglais et en allemand, il a publié d'excellentes traductions de la poésie américaine contemporaine, notamment celle de la Beat Génération. Il est mort en Allemagne en 2007.