Paru le 22/05/2023 | Broché 174 pages
Public motivé
« Qu'était donc l'esclavage en Égypte ? Qu'est-ce qu'un état social qu'aucun mot ne nomme ou que tant de noms désignent sans jamais déceler son essence ? ». Cette interrogation embarrassée de Jules Baillet, après trois essais résultant d'une longue étude consacrée aux « noms de l'esclave en égyptien », menée entre 1905 et 1907, montre combien la nécessité de passer par les civilisations de l'Afrique noire pour bien comprendre celle de l'Égypte ancienne est fondée. C'est là une des rares convergences de vues entre certains égyptologues occidentaux (S. Sauneron, J. Leclant, N. Grimai notamment) et ceux de l'École de Diop (T. Obenga, A. M. Lam, O. Ndigi, E. M. Dème et tant d'autres). En effet, l'égyptologue est passé à côté d'un terme commun à l'égyptien et à certaines langues négro-africaines qui aurait pu le tirer d'affaire. Malheureusement, faute d'avoir cherché dans la bonne direction, il s'est donné beaucoup de peine pour un résultat décevant comme il le reconnaît lui-même par ce constat désabusé.
Cet ouvrage, qui rassemble d'autres faits relatifs à l'esclavage, communs à l'Égypte ancienne et à l'Afrique noire, est peut-être celui dans lequel égyptologues et historiens de l'esclavage en Afrique noire trouveront, enfin, des éléments de réponse à la question de l'existence ou de l'inexistence de cette pratique sur le continent avant les traites arabe et atlantique.
A.M. L.
Aboubacry Moussa Lam est Professeur émérite d'égyptologie au département d'histoire de la faculté des lettres et sciences humaines de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Il compte à son actif de nombreux ouvrages et articles sur les relations entre l'Égypte ancienne et l'Afrique noire. Assistant de Cheikh Anta Diop durant les quelques années où celui-ci enseigna dans ce département, c'est sous sa direction qu'il entama sa thèse de doctorat ès lettres ; publiée en 1993, puis rééditée aux Éditions Présence Africaine sous le titre de De l'origine égyptienne des Peuls. Le présent ouvrage atteste que A. M. Lam demeure actif dans le domaine de la recherche.
