Collection(s) : Ethique et pratique médicales
Paru le 02/06/2004 | Broché 206 pages
Doctorat
préface Olivier Moréteau et Jacqueline Rubellin-Devichi
Jusqu'au début des années 1980, peu de gens avaient vu un embryon humain. Depuis l'apparition de la fécondation in vitro, l'embryon humain in vitro est devenu tangible, visible, congelable, étudiable, manipulable, destructible. Certes, les fausses couches précoces et l'avortement le livraient déjà aux mains des scientifiques, mais il était mort. Désormais vivant, dynamique, promesse d'un enfant à venir, il est également plus accessible à la main de l'homme. Depuis que la science nous permet de pénétrer l'intimité de l'embryon, ce n'est plus un foetus doté d'un coeur et d'un cerveau, mais un embryon de quatre cellules qui se présente sous nos yeux. Par étymologie, ce qui était caché et donc mystérieux est devenu un enjeu de pouvoir qui doit être appréhendé par le droit: dans le cas de l'embryon in vivo, la question est celle de sa suppression, donc de l'avortement. En revanche, les questions soulevées par l'embryon in vitro sont d'un tout autre ordre: à l'instar des organes et des éléments du corps, c'est son utilisation qui pose problème. Du point de vue juridique, elle conduit à s'interroger sur la qualification à donner: on se heurte alors aux deux seules catégories disponibles que sont le sujet et la chose. Or, ni l'une ni l'autre ne peuvent permettre de se prononcer sur la nature juridique de l'embryon humain in vitro.
Emmanuelle Dhonte-Isnard a soutenu une thèse de droit privé intitulée «L'embryon humain in vitro et le droit: approche comparative». Qualifiée par le Conseil National des Universités (CNU) aux fonctions de Maître de conférences, elle est également avocate auprès de la Cour d'appel de Paris.