Collection(s) : Ethique et pratique médicales
Paru le 02/06/2004 | Broché 216 pages
Doctorat
préface Olivier Moréteau et Jacqueline Rubellin-Devichi
En ne définissant ni la personne ni l'embryon, le législateur a, en 1994, ouvert la voie à la controverse. Pourtant, son objectif semble avoir été de protéger l'embryon humain devenu accessible car détaché du corps de la femme, contre toute atteinte à son intégrité, en posant un interdit: celui de l'expérimentation. L'embryon in vitro peut être l'objet d'études et non d'expérimentations, il peut être observé, mais pas touché. La réalité est moins simple. En effet, la position du législateur français vis-à-vis de la recherche sur l'embryon humain a évolué au cours des travaux parlementaires.
La recherche sur l'embryon est l'objet de pratiques et de législations très variées en Europe. En Angleterre, en Espagne, en Suède et au Danemark, elle est autorisée. En Allemagne, en Autriche et en Italie, elle demeure strictement interdite. Face aux États-Unis, où l'industrie privée ne se considère liée par aucun interdit moral, l'Europe est-elle condamnée à payer le prix de sa division dans un domaine qui relève de l'éthique mais qui comporte également d'importants enjeux scientifiques et économiques?
Emmanuelle Dhonte-Isnard a soutenu une thèse de droit privé intitulée «L'embryon humain in vitro et le droit: approche comparative». Qualifiée par le Conseil National des Universités (CNU) aux fonctions de Maître de conférences, elle est également avocate auprès de la Cour d'appel de Paris.