Paru le 01/11/2003 | Broché 166 pages
On a tous son petit décor perso, un bouclier, un paravent, un déguisement. On y est bien au chaud et bien ensemble, tant qu'on ne tente pas de gratter la surface des autres. L'inspecteur des impôts était un employé modèle, le guichetier de «Ma Tante» un expert zélé. Le vétérinaire était réputé et richissime, le gendarme à la retraite devait repeindre sa barrière, et le garde champêtre... le garde champêtre, mon Dieu, il n'y avait rien à en dire.
La sagesse aurait voulu qu'on en reste là, mais notre trop curieuse nature nous a égaré derrière la peinture. Et rien n'est plus hasardeux et plus périlleux que de se faufiler derrière les apparences, de rechercher l'envers du tableau.
Car l'envers, c'est parfois l'enfer...
Havrais, ex-grand reporter reconverti dans la littérature, Philippe Huet s'invite à la table des aficionados du roman noir avec un Quai de l'Oubli (1992) qui emballe Le Canard Enchaîné («Un nouvel auteur polar prend le départ : surtout, ne pas rester sur le quai !», André Rollin)
Suit La Main morte, salué par le Grand Prix de littérature policière (1994), et, depuis, la recette humour froid et tendresse désespérée ne cesse plus de mitonner, notamment dans L'Ivresse des falaises (Éditions des Falaises, 2002). Ce qui fait dire à Michel Abescat, dans Le Monde (à propos de Cargaison mortelle) : «Le maître artisan du roman noir reste à la hauteur de sa renommée tant il excelle dans le rendu des atmosphères, ce talent simeno-nien à faire vibrer les petits détails qui font l'épaisseur de la vie.»
