Collection(s) : Etudes psychanalytiques
Paru le 01/11/2003 | Broché 233 pages
Professionnels
préface Jean Louis Pedinielli
Les progrès de la médecine occidentale tendent de plus en plus vers une dualité où l'homme est mis entre parenthèses et où le corps suscite toute l'attention. Le modèle de la transplantation d'organe révèle pourtant l'impossibilité anthropologique de concevoir l'homme comme une machine. Dans notre pratique clinique, le rejet organique ou psychologique est fréquent : à la biocompatibilité des tissus, il faut ajouter une psychocompatibilité entre l'objet de la greffe et le malade. En effet, si l'on peut constater que tomber malade d'abord, puis se faire transplanter bouleverse singulièrement l'économie psychosomatique d'un sujet, l'issue du processus de remaniement inhérent à ces situations dépend d'une infinité de facteurs tant physiologiques que mentaux. Inscrit dans une perspective psychodynamique et rendant compte de la dialectique du je et de l'autre au coeur même de l'imaginaire de la transplantation, cet ouvrage pose la question d'une participation du fonctionnement psychique dans le cours clinique de cette procédure thérapeutique ; l'abord psychanalytique du vécu de la greffe constituant un modèle pour penser et approfondir les théories freudiennes de l'inconscient. En effet, pour continuer à vivre, la greffe d'organe impose une relation avec un hôte, un autre, étranger à soi-même. Or, l'autre n'est-il pas mon propre inconscient ?
Karinne Gueniche est psychologue clinicienne - psychothérapeute et maître de conférences à l'université de Caen (Basse-Normandie). Elle a exercé à l'hôpital Beaujon dans l'unité de transplantation hépatique et travaille actuellement à l'hôpital Necker-Enfants Malades à Paris. Ses intérêts portent essentiellement sur la santé et sa pratique s'inscrit dans le champ de la psychologie clinique médicale et de la psychosomatique de l'enfant et de l'adulte.